Communauté de communes de Mimizan, territoire AVELO

BAM - Agitateur de Mobilité | Janvier 2023

Dans notre volonté de mieux connaître les différents territoires et leurs particularités, nous sommes allés à la rencontre de la Communauté des Communes de Mimizan. Mais, pourquoi avons-nous choisi de vous parler dans cette première newsletter de ce territoire ?

La Communauté des Communes de Mimizan est engagée de longue date dans les politiques cyclables. Connue aussi bien comme destination cyclo-touristique, elle est traversée par l’EuroVélo 1 qui, dans sa partie française, est plus connue comme la Vélodyssée.
Mais aussi elle est connue pour la mise en œuvre de politiques d’aménagement de centres-bourgs et de la promotion des modes actifs.

Frédéric Millet, Directeur aménagements et environnement de la communauté de communes de Mimizan, et Baptiste Touzaa, Chargé de mission Transition Énergétique & Mobilité cyclable, ont eu la gentillesse de nous recevoir et de répondre aux questions de BAM - Agitateur de Mobilité.

AVELO : un programme d’accompagnement de l’ADEME

Le programme AVELO et sa suite AVELO2, est un programme porté par l’ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) dont le but est d’accompagner les territoires peu denses ou les zones périurbaines à « la définition, l’expérimentation et l’animation de leurs politiques cyclables pour développer l’usage du vélo comme mode de déplacement au quotidien ».

Le cas de la Communauté de communes de Mimizan est un peu inhabituel, puisque le territoire a été lauréat des deux programmes à la fois d’AVELO et d’AVELO2, de manière consécutive. Mais comme nous l’indique Frédéric Millet, "pour un petit territoire, nous sommes un peu atypiques. Notre schéma cyclable vient, dans un premier temps, d’une démarche à énergie positive et non de la mobilité."

Cela s’explique par le fait que les premiers pas vers le schéma cyclable de la CC de Mimizan ont été réalisés à travers le projet TEPOS (Territoires à Énergie Positive). "Nous avons répondu deux fois sur le programme AVELO" nous raconte Frédéric Millet, "la première avec l’objectif de réaliser le schéma cyclable, puis nous avons été lauréats de l’axe 4 d’AVELO2 qui nous accompagne pour mettre en place ce schéma cyclable et ses actions d’accompagnement".

"L’ADEME est présente dès le début, elle nous apporte un accompagnement méthodologique, avec des réunions, une boîte à outils, du lien entre les territoires lauréats."


Les territoires lauréats du programme AVELO bénéficient d’une aide budgétaire au fonctionnement pouvant servir au financement d’un poste de chargé.e de mission ou à la mise en œuvre d’actions concrètes. Mais, en dehors de cette aide financière, comme nous l’indique Baptista Touzaa, "l’ADEME est présente dès le début, elle nous apporte un accompagnement méthodologique, avec des réunions, une boîte à outils, du lien entre les territoires lauréats. La CC de Mimizan peut dire que l’accompagnement de l’ADEME a été une sacrée ressource pour la politique cyclable ». Frédéric Millet complète : « C’est la première fois que je reçois une subvention qui s’accompagne d’une formation et de visites techniques pour m’aider à mettre en œuvre le programme pour lequel j’ai obtenu la subvention". Et il conclut : "Sans le programme AVELO, nous ne pourrions pas faire les mêmes projets".

Un territoire peu dense et un schéma cyclable

Quelle est la place du vélo sur un territoire peu dense, assez plat, mais avec de longues distances ? La CC de Mimizan, comme d’autres territoires du Département des Landes, a ces caractéristiques particulières qui « font de la voiture un mode de déplacement essentiel et très performant » nous explique Frédéric Millet « nous faisons la promotion du vélo électrique parce que nous croyons qu’il peut aussi être un moyen très efficace face aux caractéristiques du territoire ».

"Le vélo peut être un mode de déplacement du quotidien pertinent pour les courtes distances [...] mais, les habitants du centre bourg ne pouvaient pas emprunter les pistes cyclables ou devaient faire un détour

Le schéma cyclable élaboré par la CC de Mimizan partait de trois constats comme nous raconte Frédéric Millet. « Le premier, que le vélo peut être un mode de déplacement du quotidien pertinent pour les courtes distances. Le second, que nous avions un réseau cyclable de 55 km, fait pour une pratique touristique qui était sur l’emprise des anciennes voies ferrées SNCF, mais qui contournait tout le centre urbain. C’était un peu paradoxal. Les habitants du centre bourg ne pouvaient pas emprunter les pistes cyclables ou devaient faire un détour. Le troisième, de ne pas opposer la mobilité du quotidien et la mobilité touristique. Elles doivent partager le même réseau cyclable ». Ce troisième constat représente un vrai défi.

Comment profiter de ces 55 km de pistes pour faire un réseau cyclable utilisable au quotidien ? Comment profiter des opportunités offertes par le tourisme à vélo pour le territoire ? « Il faut penser à toutes les retombées économiques du vélo. Les infrastructures et leur entretien sont un investissement. L’impact économique n’est pas immédiat pour la collectivité, ce sont des retombées économiques indirectes avec les hôtels, les restaurants, les campings et les autres acteurs professionnels liés au vélo, comme les loueurs de vélos ».

La Vélodyssée, l’une des routes cyclables les plus fréquentées par les amateurs de vélo, offre une excellente opportunité économique pour Mimizan, comme pour d’autres territoires.

Mais pour bénéficier de cette pratique « il est nécessaire de développer une offre de services qui facilite aux touristes leur voyage et qui leur permet de s’arrêter, d’aller à la plage, de faire du shopping, etc. Des choses simples comme des arceaux vélo près de la plage ou des commerces, des consignes pour les vélos et les sacoches, un point d’eau, une station de pompage pour regonfler ses pneus, ou des espaces pour faire un pique-nique" note Baptista Touzaa.

Pour aller plus loin

Frédéric Millet tout comme Baptiste Touzaa, s'accordent sur les points essentiels pour avancer dans la ligne de développement de l’usage du vélo.

« Sans le monde associatif on ne progressera pas »

Premièrement, l’absence d’une association d’utilisateurs qui serait associée à la FUB (Fédération des Usagers de la Bicyclette) qui « pourrait exercer une certaine pression constructive » est un vrai manque. Dans la CC de Mimizan comme dans les territoires voisins il n’y a aucune association d’usagers. « Sans le monde associatif on ne progressera pas » déclare Frédéric Millet.

Un autre point important, qui est peut-être surtout un souhait, est la mutualisation des efforts avec les territoires voisins. « Pourquoi ne pas faire une Fête du Vélo ensemble au lieu de faire chacun le sien ? ».

Un dernier conseil

Avant de conclure notre rencontre, nous avons voulu demander à Baptiste Touzaa s’il pouvait donner un conseil à d’autres territoires qui envisageraient de se porter candidats à un prochain programme comme AVELO ou un autre programme d’accompagnement. « Il faut réfléchir en amont de l’appel au projet pour avoir une vision claire de ce qu’ils veulent faire, pour ensuite pouvoir l’exécuter rapidement et ne pas perdre de temps. S’ils cherchent à créer un document de référence, il faut qu’il soit réfléchi en amont par la collectivité. À Mimizan il a été étudié bien avant. Un marché avait été réalisé, un appel d’offre, etc. et ensuite il y a eu l’accompagnement de l’ADEME pour financer, pour mettre en place les actions. Il faut une politique cyclable en amont. Il faut avoir une idée bien mûrie. Après, quand se présente un appel à projet, on peut se lancer ».



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